Résumé : 2020 POUR L’ÉCONOMIE FRANÇAISE
* Cette prévision a été réalisée
à l'aide du modèle trimestriel
de l'économie française, emod.fr, par une équipe dirigée
par Mathieu Plane, composée
de Bruno Ducoudré, Pierre
Madec, Hervé Péléraux, Raul
Sampognaro et Nicolas Yol.
Cette prévision intègre les
informations disponibles au
30 septembre 2018.
L'économie française a affiché des résultats décevants au
premier semestre 2018, ce qui alimente les inquiétudes sur la
pérennité de l'embellie conjoncturelle observée à la suite de six
années de croissance très faible (0,8 % en moyenne annuelle). Le
ralentissement est en partie commun à la zone euro, découlant
de la hausse des prix du pétrole et de la dégradation de l'environnement international. À cela s'ajoute en France un calendrier
fiscal défavorable au premier semestre 2018, l'impact des grèves
au deuxième trimestre 2018 et une moindre consommation
d'énergie du fait d'un printemps exceptionnellement doux. Au
deuxième semestre 2018, du fait des mesures fiscales (baisse des
cotisations sociales salariées, première tranche de la suppression
de la taxe d'habitation), le pouvoir d'achat des ménages devrait
augmenter. Ainsi, la croissance rebondirait à 0,5 % au troisième
trimestre 2018 et 0,6 % au quatrième trimestre. La croissance
pour l'année 2018 serait alors de 1,7 % en moyenne.
En 2019, la croissance du PIB atteindrait 1,8 %, soutenue par
un revenu des ménages dynamique, favorisé par le soutien des
mesures fiscales en faveur des classes moyennes, une hausse des
revenus du capital et une dynamique de l'investissement toujours
robuste, tirée par les entreprises et les administrations publiques.
Avec une croissance du PIB de 1,5 %, l'année 2020 serait
celle du retour vers le potentiel de long terme. L'impact global de
la politique budgétaire serait légèrement négatif et la demande
adressée à la France ralentirait en lien avec le retournement du
cycle mondial. L'écart de production passerait de -1,1 % en 2018
à -0,5 % en 2019 et à -0,3 % en 2020.
La période 2017-2019 se caractérise par une légère dégradation du déficit public (-0,1 point de PIB) malgré une
augmentation de l'effort structurel (+0,2 point de PIB) et une
amélioration marquée du déficit conjoncturel (+0,5 point de
PIB). C'est le versement exceptionnel en 2019 de près de
22 milliards d'euros (0,9 point de PIB) aux entreprises, dans le
cadre de la transformation du CICE en baisse de cotisations
sociales patronales, qui explique la différence. En 2020, le déficit
public se réduirait à 1,8 point de PIB, soit son plus bas niveau
depuis près de vingt ans. Le ratio dette publique sur PIB atteindrait 98,7 % en 2018 (après 98,5 % en 2017) avant de se réduire
à 98,3 % en 2019 et 97,8 % en 2020.
Enfin, le taux de chômage (France entière) au sens du BIT
passerait de 9,1 % au deuxième trimestre 2018 à 8,9 % fin 2018,
8,7 % fin 2019 et 8,6 % fin 2020, la baisse étant principalement
ralentie par la croissance moins vigoureuse et la réduction des
contrats aidés.