Quelles perspectives pour l'économie française au cours du prochain quinquennat ?
Abstract
L'impact de toute politique économique est fonction de la conjoncture dans laquelle celle-ci est
mise en place. Cette évidence résonne d'autant plus fortement que nous sommes dans une année
électorale et que nous vivons une situation conjoncturelle très chahutée. C'est la raison pour
laquelle l'analyse et la description du contexte économique au cours du prochain quinquennat
nous apparaît indispensable.
L'objet de ce Policy Brief est de présenter les trajectoires possibles de l'économie française sous
deux hypothèses. La première est que les ajustements budgétaires annoncés dans le programme
pluriannuel du Projet de loi de finances pour 2017 soient respectés. La seconde est que l'économie
française ne connaisse pas de chocs économiques importants dans les cinq ans à venir. Ce travail
n'est donc ni une prévision définitive, car d'autres mesures seront bien sûr mises en œuvre et des
chocs économiques sont possibles, ni une évaluation des programmes économiques de candidats
à l'élection présidentielle, car ceux-ci diffèrent tous des engagements passés.
Ce travail est cependant essentiel car il fournit un cadre de réflexion pour le débat public sur la
trajectoire attendue de l'économie pour les cinq années à venir, « à environnement inchangé et
promesses tenues ».
■ À l'horizon 2022, l'économie française devrait croître à un rythme légèrement supérieur à celui
de sa croissance potentielle. Cette croissance devrait s'établir en moyenne à un niveau proche
de 1,6 % au cours du prochain quinquennat. La probabilité que la croissance moyenne soit
inférieure à 0,6 % ou supérieure à 2,6 % est faible (inférieure à 2,5 %) ;
■ Le taux de chômage se réduirait progressivement et atteindrait 7,7 % fin 2022. Si à court
terme, la probabilité d'une hausse du chômage n'est pas nulle (supérieure à 5 %), le taux de
chômage devrait s'établir à un niveau inférieur à celui de 2017 avec toutefois une probabilité
très faible (inférieure à 5 %) d'être en dessous de 7 % ;
■ L'inflation, mesurée par le déflateur de PIB, se rapprocherait progressivement d'un rythme de
2 %, avec une probabilité de 70 % de se situer dans un intervalle compris entre 1,3 % et 2,1 %
en 2022 ;
■ Ce scénario est compatible avec une réduction graduelle du déficit des administrations
publiques qui s'établirait à 0,9 point de PIB en 2022. La probabilité de retrouver un solde public
équilibré en 2022 est toutefois faible (inférieur à 2 %) ;
■ Sous cette hypothèse de politique budgétaire et en considérant différents scénarios de taux
d'intérêt souverains, la dette publique diminuerait pour atteindre 89,4 points de PIB en 2022.
Au cours des trois dernières années simulées (2020-2022), la dette baisserait de près de 2
points de PIB en moyenne chaque année, rythme compatible avec le critère de la dette. Par
ailleurs, notons que dans toutes les simulations, la dette publique baisserait à l'horizon 2022 ;
■ Enfin, le taux de prélèvement obligatoire (PO) se stabiliserait à 44,3 points de PIB tandis que la
part de la dépense publique diminuerait de plus de 2 points de PIB au cours du quinquennat
pour s'établir à 54,1 points de PIB en 2022. Cette dernière a une probabilité très faible (infé-
rieure à 2 %) de retrouver son niveau de 2008 et devrait se situer, avec une probabilité à 70 %,
entre 53,5 et 54,5 points de PIB en 2022.
Domains
Economics and Finance
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