La division sexuée du travail dans les couples selon le statut marital en France
Abstract
L’objet de cet article est d’analyser le partage des tâches domestiques dans les couples selon leur statut
marital, et son évolution depuis les années 1980 à partir de trois enquêtes emploi du temps de l’Insee
(1985-86, 1998-99 et 2009-10). La méthode des MCO est complétée par la méthode d’appariement qui
permet de tenir compte de l’auto-sélection des couples au regard de leurs caractéristiques observables
dans les différentes formes d’union (mariage, union libre et pacs pour l’année 2009-10). En 1985-86
ainsi qu’en 1998-99, le degré de division sexuée du travail était plus important dans les couples mariés
que dans les couples vivant en union libre. Pour l’année 1985-86, cet écart s’explique par les
différences de caractéristiques des couples vivant en union libre. En revanche, à la fin des années
1990, les couples en union libre optaient pour une organisation moins inégalitaire que celle des
couples mariés toutes choses égales par ailleurs. Pour l’année 2009-10, en moyenne la part de travail
domestique réalisée par les femmes est sensiblement la même qu’elles vivent en union libre ou
qu’elles soient mariées (respectivement 72% et 73,5%), mais elle est significativement plus faible pour
les femmes pacsées (65,1%). Ces écarts ne sont pas dus aux différences de caractéristiques
observables des couples selon le type d’union. L’article montre qu’une auto-sélection des couples qui
s’opèrerait sur les valeurs expliquerait cet écart : en 2009-10, le pacs attirerait les couples les plus
« égalitaires », qui, avant l’introduction de l’union civile, optaient pour l’union libre.
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