Les nouvelles confrontations entre sensibilité religieuse et dynamiques sociales en Italie
Abstract
En Italie la marginalisation de l’univers religieux dans les différents segments de la vie sociale, ainsi que l’affaiblissement des pratiques cultuelles et des vocations religieuses, n’ont pas été accompagnés par l’affirmation d’une laïcité à même de prendre la relève. Cette dernière n’a jamais pu produire une lecture de la réalité, voire une culture, pas plus qu’un lien social spécifique, capable de façonner une identité nationale italienne. La différence majeure au regard des processus de sécularisation observables ailleurs en Europe, et notamment en France, réside précisément dans ce faible développement d’une culture de la laïcité. L’histoire des rapports entre l’État et l’Église – pour se tenir au seul plan des rapports entre les institutions – n’a pas été régie par une loi de séparation telle que celle qui, à partir de 1905, réglera en France les rapports de l’État avec l’Église. Au contraire c’est plutôt un univers de conciliation, où le catholicisme a été reconnu comme la religion officielle de l’État italien, en 1929 avec les Patti Lateranensi, les accords du Latran...