Amérique latine : une région en feu
Abstract
Les historiens débattront sans doute de précédents susceptibles d’éclairer le bilan politique
de l’Amérique latine en 2019. Peu réfuteront que la région a connu une singulière accumulation
de crises qui a presque fait oublier le Venezuela, paralysé par la terreur et le marasme
économique : incendies dans la forêt amazonienne affectant le Brésil, le Paraguay, la Bolivie
et le Pérou, incendies aussi et en forte augmentation au Chili, mise en œuvre des accords
de paix menacée en Colombie, aggravation de la crise économique en Argentine à la veille
des élections, consolidation de l’autoritarisme au Nicaragua, ingouvernabilité au Costa Rica
et surtout au Pérou, puissantes mobilisations sociales en Equateur, au Chili et en Colombie,
violences et flux migratoires dans le triangle nord de l’Amérique centrale (Guatemala,
Honduras, Salvador), accusations de corruption contre le président hondurien, stagnation
économique et violences au Mexique, résultats des élections contestés en Bolivie et démission
d’Evo Morales, deux jours après la libération de Lula au Brésil. En comparaison, les campagnes
électorales au Salvador et en Uruguay se sont déroulées de façon étonnamment calme.
La région est en feu et, alors que la plupart de ces crises ont des origines endogènes, de
nombreux présidents ou responsables politiques ont porté des accusations contre des
puissances extérieures. Les provocations et les attaques verbales se sont succédé dans un
contexte de polarisation politique inédit depuis l’époque de la guerre froide...
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