L’Eurasie postsoviétique, un espace ouvert en recomposition
Abstract
L’éclatement de l’URSS en 1991 a suscité le début d’une immense réorganisation de cet
espace longtemps enfermé dans le cadre du système soviétique, dont les fonctionnements
tant politiques, culturels, diplomatiques que commerciaux ont été bouleversés. Il a entraîné
la redéfinition des courants d’échange, chacun des nouveaux Etats indépendants s’efforçant
de consolider sa souveraineté fraîchement acquise en redéfinissant ses relations internationales,
cherchant de nouveaux alliés dans tous les domaines. Une grande partie de ces transformations
a tourné autour d’une question essentielle : comment redéfinir l’orientation de chacun de
ces Etats par rapport à l’ancienne puissance tutélaire russe, elle-même en quête d’un nouveau
rôle dans la région et dans le monde ? Cet ensemble de mutations se lit très concrètement
dans les efforts de réorganisation des réseaux de transport qui en sont un des aspects majeurs.
Par commodité d’analyse, on les envisagera comme deux ensembles : d’une part les tentatives
de chaque Etat indépendant pour s’ouvrir au monde extérieur en redécouvrant des logiques
de voisinage entravées par le système soviétique ; d’autre part les efforts de la Russie pour
s’adapter à cette nouvelle configuration tout en essayant de maintenir le rôle stratégique
qu’elle exerce depuis des siècles sur cette partie du continent. Naturellement, ces deux
volets s’entrecroisent et interfèrent car la géographie de cet espace est telle qu’on ne saurait
ignorer les continuités territoriales, au risque de recréer des barrières annonciatrices de
nouvelles crises. En effet l’inertie historique et géographique des réseaux de transport est
un élément difficilement contournable quels que soient les stratégies politiques et les choix
idéologiques des acteurs.
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