Le bilan en demi-teinte du second mandat de Michelle Bachelet
Résumé
Une fois encore, Michelle Bachelet a cédé l’écharpe présidentielle à Sebastián Piñera. Elle
a conclu son second mandat avec une approbation de 23 % selon l’enquête d’opinion de
référence (CEP). Huit ans auparavant, à la fin de son premier mandat, la même enquête lui
attribuait 78 % d’opinions favorables. Les sondages ne sont assurément pas le seul indicateur
à considérer pour tirer le bilan d’un mandat présidentiel, mais dans ce cas précis, l’inversion
mérite réflexion. Cette seconde présidence aurait-elle donc été un échec ? Pour mettre en
perspective la popularité de la présidente chilienne, nous procédons à une analyse
pluridimensionnelle de ce mandat, en prenant en compte les scandales politico-financiers,
les difficultés politiques et de gestion, mais aussi les réformes plus ou moins importantes
réalisées. En définitive, ce bilan est aussi l’occasion de s’interroger sur la place qu’elle pourrait
occuper dans l’histoire, inscrivant ainsi la réflexion dans un questionnement plus général sur
les rapports entre le temps électoral et le temps plus long du changement social. Cette seconde
présidence aura-t-elle semé les germes d’une nouvelle ère ouverte en 2011 ? Ou s’agit-il d’une
parenthèse à contre-sens d’une histoire qui chemine inexorablement vers l’apathie politique
et l’individualisme économique forcené incarnés par Sebastián Piñera ? Plus prosaïquement,
nous nous attachons à resituer les événements politiques de ces quatre dernières années dans
un questionnement sur une possible redéfinition du système politique et des politiques
publiques, qui était au coeur de la campagne de Bachelet.
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Science politique
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