Un air de déjà-vu au Guatemala : la lutte contre la corruption au coeur d’une nouvelle crise politique
Abstract
Depuis le début de l’année 2017, le bruit courait que le président Jimmy Morales envisageait
de réclamer le départ du chef de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala
(CICIG), le Colombien Iván Velásquez. En place depuis 2013, ce dernier est parvenu à
redynamiser une Commission quelque peu moribonde. Sous sa direction, l’institution, mise
en place par l’Organisation des nations unies en 2007 à la demande du gouvernement
guatémaltèque, a gagné à la fois en légitimité et en efficacité, notamment grâce à l’appui du
ministère public (MP) en qui elle a trouvé un allié de poids dans la lutte contre la corruption.
La rumeur s’est intensifiée au cours de l’été, au point que le mouvement #JusticiaYa1 a
redonné de la voix en soutien à la CICIG, et que la procureure générale Thelma Aldana a
menacé de démissionner si Velásquez était démis de ses fonctions. Des représentants du
Congrès américain ont même brandi la menace de sanctions économiques contre le
Guatemala. Face aux pressions, des membres de l’exécutif ont démenti la rumeur le 23 août.
Malgré tout, quatre jours plus tard, le président Morales annonçait sur son compte Twitter
qu’il déclarait le commissaire Velásquez persona non grata, l’accusant d’outrepasser le
mandat de la Commission et de s’immiscer dans les affaires internes du pays2. Cette décision
controversée faisait suite à la demande de levée de son immunité présidentielle, déposée
deux jours plus tôt par Velásquez et Aldana auprès de la Cour suprême de justice (CSJ).
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