Être propriétaire et palestinien au Liban : entre un conflit politique qui perdure et les enjeux d’un marché immobilier excluant
Abstract
Cet article examine les répercussions sociales et économiques de l’insécurité de
la tenure foncière pour les réfugiés palestiniens au Liban dont la propriété se situe
dans le parc immobilier légal. L’insécurité foncière pour les Palestiniens, causée par
la loi n° 11614 de 1969 et son amendement en 2001, est à l’origine d’une logique
marchande segmentée et induit des rentes disponibles uniquement à travers le circuit
et le réseau d’un sous-marché immobilier spécifique au parc palestinien. L’étude de
ce sous-marché met en évidence les corrélations entre les conflits politiques et
sociaux et une forme de stabilisation de l’insécurité foncière. En effet, les coûts
de sécurisation constituent pour les acteurs la maîtrisant, par la violence ou par
la simple instauration d’un rapport de force mobilisant la loi, une rente foncière
classique ou une rente de guerre en période de conflits. Réalisé à partir des données
d’archives, ce travail mobilise aussi une méthodologie qualitative avec des entretiens
semi-directifs.