Le secret et ses usages : les archives « sensibles » en URSS
Abstract
On dit souvent qu’avec les archives de l’ex-Union soviétique, les historiens ont trouvé leur Far East. Ainsi leur ouverture, en 1991, a-t-elle signifié pour les soviétologues, auparavant obligés d’avancer des interprétations à partir de sources très lacunaires, l’accès à une masse de documents inédits, comme autant de pépites. De même, on a tendance à imaginer que ces fonds d’archives n’obéissent à aucune règle établie – à part celles de l’argent. L’historien qui travaille sur la Russie ou les républiques de l’ex-URSS se voit donc communément crédité d’une « prime de risques » : la consultation de ces archives étant jugée périlleuse et semée d’embûches, leur utilisation s’en trouve parfois survalorisée. (Premier paragraphe du chapitre)