Gaucho-lépénisme ou ouvriéro-lepénisme
Abstract
Le vote ouvrier, ou, plus largement, le vote d'anciens électeurs de gauche pour le Front national, a fait l'objet de multiples analyses, laissant supposer que le parti de Jean-Marie Le Pen avait conquis l'ancien électorat communiste, ou de gauche, ayant réussi à incarner ainsi le « Front populiste » que certains voudraient y voir. Mais plus qu'un vote « de gauche », c'est d'abord un terreau électoral que le FN a trouvé auprès d'une frange sociologique « ouvrière », sans attache partisane, plutôt jeune et masculine. Et ensuite, si cette tendance a pu laisser croire que le FN serait devenu le premier parti ouvrier de France, cela ne signifie pas que les ouvriers votent majoritairement pour lui ; jusqu'en 2002, c'est plutôt dans l'abstention et à gauche que se trouvent encore une large majorité des ouvriers, comme des employés. [Premier paragraphe]