La dérive contestataire en Roumanie et en Bulgarie - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Le Courrier des pays de l'Est Année : 2006

La dérive contestataire en Roumanie et en Bulgarie

Nadège Ragaru

Résumé

The national populist phenomenon which appeared in Romania in 1991 and only in 2005 in Bulgaria, bears similarities and differences within these two countries. The parties, Romania Mare (PRM, Greater Romania) and Ataka, led respectively by the poet Vadim Tudor and the journalist Volen Siderov with comparable charisma and virulence, have adopted an antisystem stance, denouncing the failure of post-Communism, the weakening of the State, of the old social order, the incompetence and corruption of the power élites, etc. In fact, they reflect the disappointments and frustrations of a non negligible part of the electorate (approximately 13 % in Romania, 9 % in Bulgaria). But while PRM is more concerned with a nationalist agenda, Ataka focuses on the social consequences of economic reforms. Anti-Western sentiment is clearly stronger in the Romanian extremist party than in its Bulgarian counterpart. Lastly, while both dwell on the danger posed by national minorities (Hungarians in Romania, Turks in Bulgaria, Roms in both countries), the PRM’s language is strongly irredentist while Ataka’s is of a more defensive nature. Similarly, anti-Semitism holds an important place in the rhetoric of the former, a recurring phenomenon since the middle of the 19th century, while for the latter, this is generally associated to the denunciation of American policy as a “hostage of the Jewish lobby”.
Apparu en Roumanie dès 1991 et en 2005 seulement en Bulgarie, le phénomène national-populiste présente dans ces deux pays similitudes et différences. Les partis Romania Mare (PRM, Grande Roumanie) et Ataka (Attaque), dirigés respectivement par le poète Vadim Tudor et par le journaliste Volen Siderov, au charisme et à la virulence comparables, adoptent une posture anti-système, dénonçant les échec du post-communisme, le délitement de l’Etat, de l’ancien ordre social, l’impéritie et la corruption des élites au pouvoir... Et de fait, ils font écho aux déceptions et aux frustrations d’une partie non négligeable de l’électorat (13 % environ en Roumanie, 9 % en Bulgarie). Mais tandis que le PRM insiste davantage sur les thèmes nationalistes, Ataka a fait des conséquences sociales des réformes économiques son fonds de commerce. Par ailleurs, les sentiments antioccidentaux sont nettement plus vifs dans le parti extrémiste roumain que chez son homologue bulgare. Enfin, si tous deux mettent en exergue le danger que feraient courir à la nation les minorités (magyare en Roumanie, turque en Bulgarie, rom dans les deux pays), le discours du PRM est fortement empreint d’irrédentisme, alors que les arguments d’Ataka relèvent plutôt du registre défensif. De même, l’antisémitisme occupe une place importante dans la rhétorique du premier, phénomène récurrent depuis le milieu du XIXe siècle, tandis que chez le second il est généralement associé à la dénonciation de la politique américaine, «otage d’un lobby juif».
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03417734 , version 1 (05-11-2021)

Identifiants

Citer

Antonela Capelle-Pogacean, Nadège Ragaru. La dérive contestataire en Roumanie et en Bulgarie. Le Courrier des pays de l'Est, 2006, 1054, pp.44 - 51. ⟨hal-03417734⟩
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