Réflexions sur l’histoire et l’historiographie du XXe siècle français
Abstract
Si l’histoire culturelle, sous ce nom ou sous d’autres étiquettes, a été, depuis plusieurs décennies déjà, au cœur de la démarche de nombre de « modernistes » ainsi que de quelques spécialistes du XIXe siècle, sa légitimité et sa possible fécondité sont restées longtemps mal établies pour l’histoire du XXe siècle. À cet égard, les années 1980 et 1990 ont bien été le moment où une telle légitimité a été établie et une telle fécondité démontrée. Dans les deux cas, le mouvement s’est fait en marchant, avec de nouvelles terres de recherche conquises, mais aussi du fait d’un indéniable gain épistémologique enclenché par plusieurs constats. D’une part, si l’historien tente de restituer un passé aboli et, donc, de reconstituer une réalité disparue, il sait bien que celle-ci est non seulement complexe mais, de surcroît, jamais perçue sur le moment dans sa réalité intrinsèque (...).