Partage de la valeur ajoutée, de l’importance d’être précis - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Economie et Statistique / Economics and Statistics Année : 2003

Partage de la valeur ajoutée, de l’importance d’être précis

Résumé

The collapse of the share of wages in value-added in continental Europe and especially France since the early 1980s, while the United States purportedly remained stable, is the subject of many theoretical economic papers and the public debate on the advisability of re-establishing a •natural” distribution of labour and capital. At the same time, the return on capital is reported to be much lower in France. This observation would bear out the French economy’s mediocre performance compared with its American counterpart and could even demonstrate the need for a •different” policy in France. This paper uses the national accounts’ detailed sector data to study the components of this diagnosis of massive differentials between France and the United States. The labour/ capital distribution is studied at factor cost taking into account new forms of remuneration, proposing a calculation of the effect of the increase in the wage-earning class, using an alternative approach to the calculation of value-added, and concentrating on comparable industrial perimeters. These conventions produce surprisingly different quantitative findings to those obtained by users of OECD data. They suggest that the increase in mark-up in France is generally overestimated and that the steadiness of the distribution in the United States is dependent on the economic perimeter chosen. France and the United States would therefore have had three decades of similar value-added distribution levels and even growth, with a slight downturn in the share of labour. Lastly, at aggregate level and for comparable industrial perimeters, the rate of return on French fixed capital (equipment, software and structures) appears to be similar to its American equivalent from 1970 to 1995. This similarity is found again and again across the sectors for the net return on capital in the 1990s. However, this finding requires microeconomic confirmation.
L’effondrement depuis le début des années 1980 de la part de la rémunération du travail dans la valeur ajoutée en Europe continentale et, en particulier, en France alors que les États-Unis connaîtraient une stabilité, alimente une importante littérature économique théorique et le débat public sur l’opportunité de rétablir un partage «naturel» entre le travail et le capital. Parallèlement, la rentabilité du capital serait nettement plus faible en France. Ce constat prouverait les piètres performances de l’économie française par rapport à son homologue américaine, voire montrerait la nécessité d’une «autre» politique en France. L’objectif de cet article est d’exploiter les données sectorielles et détaillées des comptes nationaux pour étudier les composantes de ce diagnostic de différentiels massifs entre la France et les États-Unis. Le partage travail/ capital est étudié au coût des facteurs en tenant compte des nouvelles formes de rémunération, en proposant un calcul de l’effet de l’augmentation de la salarisation, en utilisant une approche alternative au calcul de la valeur ajoutée et, enfin, en se concentrant sur des périmètres industriels comparables. Ces conventions aboutissent à des résultats quantitatifs étonnamment différents de ceux obtenus par les utilisateurs des données de l’OCDE. Elles suggèrent que la remontée du taux de marge en France serait généralement surestimée et que la constance du partage aux États-Unis est tributaire du périmètre économique retenu. La France et les États-Unis auraient connu des niveaux voire des évolutions plutôt similaires dans le partage de la valeur ajoutée sur trois décennies avec une légère érosion de la part du travail. Enfin, au niveau agrégé et à périmètre industriel comparable, le taux de rendement du capital fixe (équipements, logiciels et structures) français semble proche de son équivalent américain de 1970 à 1995. Cette similitude se retrouve secteur par secteur dans les années 1990 pour le rendement net du capital mais nécessiterait une confirmation microéconomique.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03416754 , version 1 (05-11-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03416754 , version 1
  • SCIENCESPO : 2441/1870

Citer

Xavier Timbeau. Partage de la valeur ajoutée, de l’importance d’être précis. Economie et Statistique / Economics and Statistics, 2003, 363-635, pp.364 - 365. ⟨hal-03416754⟩

Collections

SCIENCESPO OFCE
12 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More