Indonésie : les défis du nouveau président
Résumé
La vision est d'absolue désolation : seuls se dressent encore, surplombant une mare de boue, de débris et de cadavres, les dômes de la Grande mosquée Baiturrahman. Les ruelles du vieux quartier du cimetière hollandais, les berges de la Sungai Krueng - jadis bordées de dizaines de troquets -, le grand marché aux poissons de la rue Sisingamangaraja : de tous ces lieux qui ont fait le renom de la ville, il ne reste rien, sinon des traînées de gravats. Banda Aceh, la capitale de la province d'Aceh, sise au nord de l'île de Sumatra, n'est plus qu'une gigantesque morgue à ciel ouvert. Combien le tsunami du 26 décembre y a-t-il fait de morts : 80 000, 100 000 ? Plus d'un mois après le drame, Aceh ressemble toujours à un champ de ruines, et il faudra des mois, des années peut-être, pour rebâtir les petits villages côtiers rayés en un instant de la carte. La province est ainsi devenue le triste symbole d'une Indonésie que tout accable : attentats fondamentalistes, conflits communautaires, catastrophes naturelles...