Mobilisation électorale et mobilisation d’opinion
Abstract
Pour la nouvelle majorité, les élections régionales et cantonales de 1998 offrent l’occasion de confirmer l’inespérée mais fragile victoire de 1997. Convalescentes mais rondement menées par Lionel Jospin, les gauches composant la nouvelle majorité, dite « plurielle », abordent ces échéances dans une position relativement confortable, au moins parce qu’elles peuvent raisonnablement envisager une nette amélioration des situations acquises en 1992, tant celles-ci sont modestes. Pour les droites parlementaires, ces élections marquent bien différemment le retour prématuré de la compétition électorale. La rentrée de septembre 1997 est encore pleine de la tourmente déclenchée par l’échec de la dissolution. Les droites sont en état de choc. Sous le coup d’une cuisante déroute, profondément divisées et de plus en plus fortement concurrencées par le Front national auquel elles savent devoir une bonne part de leurs difficultés, les droites sont confrontées à une crise sans précédent depuis la création de la Cinquième République. La perspective est d’autant plus sombre qu’elles dominent encore les exécutifs régionaux de manière quasi hégémonique. Ne pouvant imaginer réitérer le succès de 1992, les droites se trouvent réduites au maigre espoir de perdre le moins de terrain possible. [Premier paragraphe]