La nation entre déconstruction et anesthésie
Abstract
En Europe l’idée de nation, en pratique comme en théorie, se trouve désormais entre la déconstruction et l’anesthésie. La déconstruction est le versant intellectuel de cette tendance, l’anesthésie son versant politique. Je ne me prononce pas ici sur la nécessité de cette tendance, je ne me déclare ni pour ni contre cette norme diffuse ; ce qui m’intéresse, ce sont ses conditions, ses origines, ses formes, ses effets. Jusqu’à quel point doit-elle aller ? Faut-il la limiter ? Je pars du principe que le nationalisme est un mal. La nation, par contre, comme certaines autres formes politiques, n’est ni un bien ni mal en soi, mais selon l’usage qui en est fait (...).