Réformer l’État : politique de l’emploi public et modèle social
Abstract
L’actuelle réforme de l’État revêt une ampleur particulière puisqu’elle modifie la structure même du modèle administratif et conduit à réexaminer les spécificités attachées à la qualité de fonctionnaire. Luc Rouban rappelle les raisons avancées pour la justifier – contrainte budgétaire et volonté de rendre plus attractives les carrières au sein de la fonction publique – avant d’analyser ensuite le contexte sociopolitique et la signification des changements en cours. S’interrogeant sur la portée du processus – lequel concerne en fait l’administration et non l’importance du rôle de l’État en France –, il évoque la possibilité d’un simple ajustement gestionnaire ou, au contraire, celle à long terme d’une transformation profonde du recrutement et des mécanismes d’avancement des fonctionnaires qui s’inspireraient de ceux du privé. Pour échapper aux effets fâcheux qu’entraînerait l’un ou l’autre de ces deux scénarios – déclassement général ou politisation exacerbée des agents publics –, il faudrait qu’à la réforme de la fonction publique succédât la définition d’une nouvelle philosophie du service de l’État.