L’endettement des États et des particuliers : une menace pour la stabilité de l’économie ?
Abstract
Depuis trente ans, le poids de la dette publique dans le PIB a progressé de façon conséquente dans les économies avancées, avec, dans la plupart des pays, une période de stabilisation, voire de régression, de la fin des années 1990 à la crise. La baisse ou la stagnation de l’endettement public a toutefois souvent été compensée par une explosion de l’endettement privé, en particulier des ménages, favorisé par le développement d’innovations financières ainsi que par des politiques monétaires accommodantes. Les crises récentes des subprimes et des dettes souveraines ont rappelé les effets ambivalents de l’endettement sur la stabilité macroéconomique : si le crédit favorise la croissance en soutenant la demande globale, l’accumulation excessive de dettes peut être à l’origine de crises profondes. C’est ce que montre Henri Sterdyniak, avant de replacer les mécanismes qui ont conduit aux deux crises dans le cadre de la globalisation financière : le problème ne tient pas tant à l’imprudence des ménages et au laxisme budgétaire des états qu’à l’incapacité du système financier à contenir l’emballement des marchés, dans un contexte de déséquilibres macroéconomiques mondiaux importants.