Méditations mathématiques : Retour sur une pratique morale des sciences à l'âge classique
Résumé
Dans quelle mesure les savants ont-ils utilisé les sciences pour poursuivre une bonne vie au XVIIe siècle ? Comment articuler révolution scientifique et questionnement éthique ? Ce sont les questions que formule l’historien des sciences Matthew Jones dans son ouvrage The good life in the scientific revolution. Son projet s’inscrit d’abord dans les prolongements des recherches sur une histoire sociale de la vérité qui a encouragé de nombreux historiens depuis deux décennies à déchiffrer les normes morales qui garantissent l’usage et la production des énoncés scientifiques. La civilité, la politesse, l’honneur ont donné lieu à des recherches précises qui ont permis de souligner le contexte culturel et social qui entoure les pratiques de l’innovation scientifique à l’âge classique. Ensuite, il approfondit ces interrogations en se demandant comment la pratique mathématique est considérée comme une mise en jeu, et non comme le reflet, de ces normes morales.