Le primat de la politique
Abstract
La politique se meurt, la politique est morte ! Son oraison funèbre est souvent prononcée. Mais de quoi s’agit-il ? De la société sans classes et du dépérissement de l’État annoncé par Marx ? De l’avènement du « dernier homme » de Nietzsche, c’est-à-dire d’un monde qui ressemblerait à un seul troupeau sans aucun pasteur, où chacun trouverait trop fatigant de commander ou d’obéir, ou d’entrer en conflit avec autrui ? De l’arrivée, dénoncée par Hannah Arendt, d’une société où l’action, définie par la politique, c’est-à-dire le dialogue public et la guerre, aurait dépéri au profit de la production, puis de la consommation, c’est-à-dire d’une vie purement biologique pour ne renaître que passagèrement, dans les rares moments révolutionnaires où les citoyens se retrouvent et se parlent ? [Premier paragraphe]