Le tirage au sort : une approche démocratique
Abstract
Aristote considérait le tirage au sort comme la procédure principale, quoique non exclusive, d’une démocratie. Dans sa typologie des régimes politiques, en effet, le vote caractérisait l’aristocratie et l’hérédité la monarchie. Ce qui nous semble étrange aujourd’hui était évident pour l’observateur des cités antiques. Les jugements portés sur la procédure étaient partagés : Socrate (selon Platon) la trouvait absurde ; Protagoras et Périclès probablement la défendaient ; Aristote pesait le pour et le contre. L’usage était controversé mais il l’était pour autant que la démocratie était critiquée et non pas comme procédure en tant que telle. La démocratie appelle le tirage au sort comme procédure, pensait-on. Plus généralement encore, Aristote constatait que le tirage au sort démocratise n’importe quel type d’organisation, de même que le vote l’aristocratise et que l’hérédité la monarchise (...).