France : passe en avant
Abstract
Succédant à une année de croissance forte (2,4 % en
2017), l'année 2018 a été marquée par un franc ralentissement de l'économie française (1,7 %). Celle-ci fut affectée
par un calendrier fiscal défavorable, une nette dégradation
de l'environnement extérieur et des mouvements sociaux
intenses. La croissance française, en glissement annuel, est
ainsi passée en l'espace d'un an de 3 % à la fin 2017 à 1,2 %
fin 2018. Malgré le ralentissement de l'économie de nos principaux partenaires commerciaux, Allemagne en tête,
l'activité française résisterait en 2019 (1,3 %), stimulée par
les mesures fiscales à destination des ménages et affichant
pour la première fois depuis six ans une croissance supérieure
à la moyenne de la zone euro. La France deviendrait ainsi le
principal contributeur à la croissance européenne en 2019.
Ce passage en avant va de pair avec une faute au regard du
Pacte de stabilité et de croissance, celle d'un effort de réduction du déficit structurel presque nul en 2019. En 2020, tirée
par une demande interne relativement dynamique grâce à
une politique budgétaire en soutien, l'économie française
maintiendrait un rythme de croissance de 1,3 %. En 2021, la
croissance française devrait revenir à son rythme potentiel
de 1,2 %.
En 2019, soutenue par les mesures socio-fiscales
(12 milliards, soit 0,9 point de RDB), le pouvoir d'achat des
ménages augmenterait fortement (+2,4 %), sa plus forte
hausse depuis 2007. Cette nette amélioration du pouvoir
d'achat n'a pas eu pour le moment les effets escomptés sur la
consommation des ménages du fait d'une hausse du taux
d’épargne qui s'apparente à une épargne de précaution autre
que celle liée au chômage. Le taux de chômage passerait de
8,5 % actuellement à 8,3 % fin 2019, 8,2 % fin 2020 et
8,0 % fin 2021. Malgré la baisse du déficit public à 2,3 % du
PIB en 2020 (après 3,1 % en 2019) et 2 % en 2020, la trajectoire économique française se ferait au détriment du respect
des règles budgétaires du Pacte de stabilité et de croissance,
avec une réduction du déficit public structurel rapporté au PIB
inférieure aux préconisations des traités européens. La dette
publique, quant à elle, serait de 98,9 % du PIB en 2019 et
2020 (après 98,4 % en 2018), avant d'amorcer un début de
réduction en 2021, année où elle atteindrait 98,5 % du PIB.
Origin : Publisher files allowed on an open archive