Après un pic de croissance en 2017, l'activité économique mondiale donne
des signes d'essoufflement. Nous anticipons que l'activité progresserait de
1,7 % dans les pays industrialisés et de 3,7 % dans les pays émergents contre
2,2 % et 4,2 % respectivement en 2018. La croissance mondiale se stabiliserait à 2,8 % puis 2,9 % en 2020 et 2021.
Dans le cas d'un Brexit sans accord, nous anticipons une récession de -1,1 %
dès 2020 au Royaume-Uni. L'effet sur la croissance française serait modéré,
avec une croissance annuelle amputée de 0,2 point la première année.
Pour la France, après une année de forte croissance (2,4 % en 2017), l'année
2018 a été marquée par un franc ralentissement (1,7 %). La croissance
française, en glissement annuel, est ainsi passée en l'espace d'un an de 3 % à
la fin 2017 à 1,2 % fin 2018.
Cependant, malgré le ralentissement de nos principaux partenaires commerciaux, Allemagne en tête, l'activité française résisterait en 2019 à 1,3 %,
poussée par les mesures fiscales à destination des ménages, affichant pour la
première fois depuis six ans une croissance supérieure à la moyenne de la zone
euro hors France.
En 2020, tirée par une demande interne relativement dynamique grâce à une
politique budgétaire encore en soutien, l'économie française maintiendrait un
rythme de croissance de 1,3 %. En 2021, l'effort de consolidation budgétaire
attendu conduirait la croissance française à revenir à son rythme potentiel
de 1,2 %.
En 2019, soutenue par les mesures socio-fiscales (12 milliards, soit 0,9 point
de RDB), le pouvoir d'achat des ménages augmenterait fortement (+2,4 %),
sa plus forte hausse depuis 2007.
Cette nette amélioration du pouvoir d'achat n'a pas eu pour le moment les
effets escomptés sur la consommation des ménages du fait d'une hausse du
taux d'épargne qui s'apparente à une épargne de précaution, autre que celle
liée au chômage.
Le taux de chômage passerait de 8,5 % actuellement à 8,3 % fin 2019, 8,2 %
fin 2020 et 8,0 % fin 2021.
La trajectoire économique française se ferait au détriment du respect des
règles budgétaires du Pacte de stabilité et de croissance, avec une réduction
du déficit public structurel rapporté au PIB inférieure aux préconisations des
traités européens. La dette publique, quant à elle, serait de 98,9 % du PIB en
2019 et 2020 (après 98,4 % en 2018), avant d'amorcer un début de réduction
en 2021, année où elle atteindrait 98,5 % du PIB.