Europe/monde : accords ou récession. Perspectives 2019-2021 pour l'économie mondiale et la zone euro
Abstract
Après un pic de croissance en 2017, l'activité économique
mondiale donne des signes d'essoufflement. En 2018, le PIB
mondial a progressé de 3,3 % contre 3,5 % un an plus tôt. Les
nuages ont continué à s'accumuler au cours du premier
semestre 2019 en lien avec des tensions géopolitiques accrues.
En Europe, les conditions du Brexit restent incertaines et la situation politique en Italie connaît de nouveaux rebondissements.
La guerre commerciale sino-américaine se poursuit et un
nouveau front entre les États-Unis et l'Europe s'ouvre, élevant le
degré d'incertitude. Les enquêtes de confiance se sont dégradées, en particulier dans l'industrie, touchée également par une
crise du secteur automobile. Dans un contexte marqué par la
poursuite du changement de modèle de croissance chinois et la
perspective de fin du cycle d'expansion en Allemagne ou aux
États-Unis, ces différents signaux laissent entrevoir la poursuite
et l'amplification du ralentissement en 2019 et 2020.
La croissance a déjà perdu 1,8 point dans la zone euro
entre la fin de l'année 2017 et mi-2019 avec une forte chute de
la croissance allemande. Aux États-Unis, l'évolution récente
reflète un atterrissage de la croissance mais à un niveau qui
reste supérieur à celui de la zone euro. La croissance a été plus
volatile au Royaume-Uni, alors que les conditions du Brexit ne
sont toujours pas éclaircies. Après un bon premier trimestre, le
PIB a reculé au deuxième trimestre. Parmi les pays émergents,
l'Inde et la Chine voient leur croissance diminuer. La situation
sur le marché du travail ne reflète pas encore cette dégradation
du climat conjoncturel. Les taux de chômage ont baissé dans la
plupart des pays, atteignant des points historiquement bas
comme aux États-Unis ou en Allemagne ou retrouvant le niveau
d'avant la Grande récession comme dans la zone euro.
L'évolution de la croissance mondiale est donc suspendue
à des accords politiques et commerciaux qui n'ont pu être finalisés jusqu'ici. Le risque de négociations rompues sur le
commerce ou d'un Brexit précipité provoquerait une récession
au Royaume-Uni et entraînerait la croissance mondiale dans
une zone de turbulences bien plus fortes avec un risque de
récession. Dans ce contexte se pose la question de la capacité
des autorités monétaires et budgétaires à amortir le ralentissement et une éventuelle récession. La baisse des taux redonne
de fait des marges de manœuvre aux pays européens pour
mener des politiques de soutien à la croissance.
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