L'inégal partage des responsabilités familiales et domestiques est toujours d'actualité. - Sciences Po Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Regards croisés sur l'économie Année : 2014

L'inégal partage des responsabilités familiales et domestiques est toujours d'actualité.

Résumé

To understand fully the actual state of the sharing of domestic responsibilities, this paper uses the data collected in most European states about the different timetables within a couple. Those data are similar enough from one country to another to enable us to draw accurate comparisons across states and at different periods. The main result is that despite women entering the labour market and technology making huge progress over the past few decades, women are still in charge of most domestic chores. However, statistically significant differences across countries are to be noticed. What is of the utmost importance is not so much the quantity of chores rather than the quality of the chores that are accomplished. Indeed, women are mostly responsible for cleaning the house and cooking for the family, when men garden and potter around. Young and unmarried couples, in which the woman has a higher education degree, are much more likely to share equally domestic responsibilities. This is true as long as they do not have any child. The presence of children in the family makes the sharing much inequitable than average, especially when they are toddlers. The economic theory of the rational sharing of domestic production fails to explain why a majority of women who have a better position on the labour market than their partner continue to abide by the traditional sharing. Gender studies help us understand more fully how primary socialisation leads children to accept to play a gendered part when they grow up, and to therefore reproduce the traditional model that still prevails over Europe.
Pour comprendre l’actualité du partage des tâches domestiques en Europe, cet article utilise les données des diverses enquêtes « Emploi du temps », recueillies au niveau national, mais suffisamment unifiées pour pouvoir effectuer des comparaisons spatiales et temporelles. On constate que malgré l’entrée des femmes sur le marché du travail et les évolutions technologiques des dernières décennies, partout en Europe, les tâches domestiques demeurent essentiellement féminines, même s’il existe de véritables différences nationales. Plus que la quantité de tâches effectuées, ce sont leur « qualité » qui les rend plus ou moins féminines ou masculines. En effet, le ménage, et, dans une moindre mesure, la cuisine et les courses, sont largement féminisés, alors que les « loisirs » que représentent le jardinage et le bricolage sont l’apanage des hommes. Si l’on constate que le partage est plus égalitaire dans les couples jeunes, non mariés, et dans lesquels les femmes sont fortement diplômées, le facteur le plus déterminant semble être la présence d’enfants, et notamment en bas âge, au sein du couple. Le calcul rationnel de l’optimisation de la production domestique ne saurait expliquer que même les couples dans lesquelles la femme a une position plus favorable que son époux sur le marché du travail continuent à fonctionner selon le même schéma de tâches largement féminisées. Les études sur le genre permettent certainement d’appréhender de manière plus précise la façon dont la socialisation des enfants les amène à se construire et accepter un rôle genrée qui passe par un partage inégalitaire des responsabilités familiales et domestiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03399872 , version 1 (24-10-2021)

Identifiants

Citer

Marta Dominguez Folgueras. L'inégal partage des responsabilités familiales et domestiques est toujours d'actualité.. Regards croisés sur l'économie, 2014, 2 (15), pp.183 - 196. ⟨10.3917/rce.015.0183⟩. ⟨hal-03399872⟩
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