A propos de Dominique Bourg, Pierre-Benoît Joly, Alain Kaufmann (dir.), Du risque à la menace - Penser la catastrophe, P.U.F., 2013
Résumé
Le lecteur de la Revue trimestrielle de droit civil sera peut-être surpris d'y trouver un compte-rendu de l'ouvrage dirigé par Dominique Bourg, Pierre Benoît Joly et Alain Kaufmann, respectivement philosophe, économiste et sociologue, biologiste et sociologue. Du risque à la menace n'est pas un livre de droit. Il rassemble les actes d'un colloque pluri- ou inter- disciplinaire qui s'est tenu en 2011 au Centre culturel international de Cerisy sur le thème Retour sur la société du risque. Les dix-neuf auteurs (Olivier Borraz, Soraya Boudia, Nicolas Bouleau, Dominique Bourg, Francis Chateauraynaud, Amy Dahan, Jean-Baptiste Fressoz, Jean-Paul Gaudilliere, Claude Gilbert, Marie-Angèle Hermitte, Pierre-Benoît Joly, Alain Kaufmann, Catherine Larrere, Raphaël Larrere, Frédérick Lemarchand, Eric Masserey, Valérie November, Alain Papaux, Dominique Pestre) proposent un ouvrage dans lequel se croisent deux séries de questions (V. introduction). La première s'illustre dans un paradoxe (V. p. 237). D'une part, il semble que l'on ait, depuis une quarantaine d'années, reconnu l'évolution scientifique et technique comme ambivalente - à la fois facteur de progrès et source de risques nouveaux, dans des proportions qui restent à déterminer. D'autre part, et là est le paradoxe, une telle reconnaissance n'a pas fait obstacle au développement de grandes options idéologiques (« néolibéralisme », « financiarisation ») qui ont contribué à accroître les risques globaux. La deuxième série de questions concerne l'influence de la prise de conscience du risque sur les sciences sociales : programmes et objets de recherche, orientations épistémologiques, politique de la recherche...
Du risque à la menace, donc, n'est pas un livre de droit, mais nous croyons qu'il mérite de figurer dans les colonnes de cette chronique bibliographique. Cela pour deux raisons. La première est d'ordre substantiel : elle concerne les thèmes de l'ouvrage. La deuxième raison est d'un autre ordre. Elle tient à des considérations disciplinaires et éthiques. [Premier paragraphe]