Foi « bonne » et « bonne foi »
Abstract
Dans cet article, je défends l’argument suivant : le pluralisme libéral permet de justifier le « dialogue interreligieux », c’est-à-dire un échange égalitaire entre des personnes de croyances religieuses différentes. Je propose une analyse – théorique, mais non théologique – de la manière avec laquelle des théologiens pluralistes récusent une interprétation de la diversité religieuse en termes de « prétentions conflictuelles à la vérité » [conflicting truth-claims]. Le rapport aux autres vérités religieuses évolue. Il n’est plus le rapport asymétrique de la vérité face à l’erreur, mais un rapport d’égalité entre des convictions religieuses conscientes de leur faillibilité. Grâce au pluralisme libéral, une réconciliation entre foi religieuse et dialogue égalitaire est possible. Ce qui importe n’est plus la définition de la foi « bonne », mais la reconnaissance de la « bonne foi » des interlocuteurs dans leur quête de vérité.