La fiscalité des bas salaires : réduire la pauvreté sans pénaliser l'emploi ?
Abstract
Le discours sur les « trappes à inactivité » a mis en avant un dilemme des politiques sociales : les effets pervers de certains minima sociaux sur l’offre de travail obligeraient les pouvoirs publics à arbitrer entre réduction de la pauvreté et incitation à l’emploi. Ce raisonnement a rendu populaire le workfare, consistant à réserver les dispositifs de lutte contre la pauvreté aux personnes en activité. Guillaume Allègre fait le point sur les instruments fiscaux et sociaux de lutte contre la pauvreté en France et leurs évolutions récentes. Si les mesures de soutien aux faibles revenus d’activité rendent a priori l’emploi plus attractif, elles entraînent aussi des effets pervers, notamment en termes d’égalité hommes-femmes. Les allègements de charges patronales présentent quant à eux l’inconvénient de créer des « trappes à bas salaires ». De façon plus générale, l’auteur pointe du doigt le risque de laisser pour compte les exclus du marché du travail, et la nécessité de consacrer plus de moyens aux politiques sociales.