Quand la gauche mexicaine gouverne... sans gouverner. L’expérience du « gouvernement légitime »
Abstract
Le Mexique n’a pas été touché par la vague rouge ou rose qui a gagné le continent latino-américain depuis la fin des années 1990. En 2006 comme en 2012, la gauche a perdu les élections présidentielles malgré la forte implantation du Parti de la révolution démocratique (PRD) tant à Mexico que dans quelques banlieues très peuplées et dans certains États fédérés. Le candidat de gauche de 2006, Andrés Manuel López Obrador, qui a été très près de remporter la présidence, a géré sa défaite de façon très particulière, en mettant en place, dès novembre 2006, un « gouvernement légitime », puis en sillonnant pendant quatre ans l’immense territoire mexicain dont il a visité chaque commune. Un mode d’action qui a permis au « président » du « gouvernement légitime » de se maintenir dans le débat public sur la scène nationale et de rester présent dans la compétition au sein de la gauche mexicaine et, plus particulièrement, du PRD.