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Chapitre D'ouvrage Année : 2013

De madame Au-Foyer à madame Gagne-Miettes

Résumé

L’objet de cet article est de montrer, à travers les exemples états-unien et français, comment l’État social façonne la division sexuée du travail et comment il s’adapte aux exigences économiques. Le choix de ces deux pays permet de montrer que, malgré des contextes économiques, sociaux et historiques différents, une lecture sexuée commune des relations entre État social et développement économique est pertinente. L’émergence d’un État, garant de droits sociaux liés aux risques individuels, a permis d’accompagner le développement des économies industrielles de la fin des xixe et xxe siècles. Cette logique économique et sociale repose sur une division sexuée du travail : les hommes en charge du travail productif au sens marchand du terme et les femmes du travail reproductif (gestion de la famille), avec la promotion de la norme de « monsieur Gagne-Pain et madame Au-Foyer ». La société salariale a été un moteur de la croissance économique, tout comme elle a été portée par le plein-emploi issu du développement économique. Les exigences des femmes en termes d’émancipation mais aussi les contraintes économiques liées aux besoins croissants de main-d’ œuvre ont conduit à amender le fameux modèle « monsieur Gagne-Pain et madame Au-Foyer ». Au rythme des crises économiques et des contraintes budgétaires, les politiques publiques qu’elles soient sociales, fiscales ou familiales ont été réformées sans qu’un modèle égalitaire ne soit jamais réinventé en remplacement du modèle « monsieur Gagne-Pain et madame Au-Foyer ». La division sexuée du travail est restée défavorable aux femmes et, finalement, le modèle social de « madame Au-Foyer » a laissé place à celui de « madame Gagne-Miettes ». Ainsi, l’analyse portera tout d’abord sur le processus qui a conduit à l’invention de l’archétype « monsieur Gagne-Pain et madame Au-Foyer », puis s’attachera à exposer les mutations de ce modèle en réaction aux évolutions économiques, sociales et politiques. Si le degré de dépendance des femmes vis-à-vis de leur conjoint ou de l’État s’est fortement réduit au cours du xxe siècle, aucun paradigme social égalitaire n’a été inventé dans les deux pays. -- 1er paragraphe
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03398537 , version 1 (22-10-2021)

Identifiants

Citer

Hélène Périvier. De madame Au-Foyer à madame Gagne-Miettes : État social en mutation dans une perspective franco-états-unienne. Margaret Maruani. Travail et genre dans le monde, Éditions La Découverte, pp.309 - 317, 2013, 9782707174567. ⟨hal-03398537⟩

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