Préface
Abstract
Les succès répétés de Jean-Marie Le Pen en Alsace ont allure de paradoxe. Le leader du FN trouve habituellement ses soutiens dans une France urbaine et industrielle, à forte présence immigrée, frappée de plein fouet par le chômage, plus réceptive à son discours sécuritaire et xénophobe. Or au premier tour de 1 élection présidentielle de 1995, il faisait ses meilleurs scores dans le Haut-Rhin (24,8% des suffrages exprimés) et le Bas-Rhin (25,8%), dans une Alsace prospère, paisible, largement rurale et sans immigrés, avec des pointes à 47% à Hengwiller dans le canton de Marmoutier, 39,8% à Mulhausen dans le canton de Bouxwiller, 36% à Altenheim dans le canton de Saverne. Et au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, l'Alsace donnait plus de 27% de ses suffrages aux deux candidats de l'extrême droite. [Premières lignes]