Le Japon à l'épreuve de la démographie
Résumé
Contrairement aux idées reçues en Occident et à l’image de nation mono-ethnique (tan-itsu minzoku) que les Japonais ont de leur pays, celui-ci a une longue histoire d’immigration. Dans un Japon resté ouvert jusqu’au VIIe siècle de notre ère, nombre de clans aristocratiques, voire royaux, chassés de la péninsule coréenne ou de Chine à l’issue de guerres civiles, se sont ainsi fondus dans l’élite locale. Les annuaires de l’aristocratie de la période d’Heian (794-1185) recensaient d’ailleurs plusieurs centaines de lignages d’origine chinoise ou coréenne.
De 1639 à 1853, l’archipel a connu une période de fermeture complète, combinant interdiction d’y entrer et d’en sortir. Sa réouverture en 1854 l’a ramené dans le jeu migratoire. Des centaines de milliers de Japonais ont émigré en Amérique du Sud, aux États-Unis jusqu’à ce que la porte leur soit fermée en 1923, et plusieurs millions dans les colonies conquises par le Japon en Asie (Taiwan, Corée, Mandchourie). Parallèlement, des centaines de milliers de travailleurs coréens, devenus sujets d’empire, étaient recrutés par l’industrie nippone en quête de main-d’œuvre à très bon marché et se sont installés dans l’archipel.
De 1639 à 1853, l’archipel a connu une période de fermeture complète, combinant interdiction d’y entrer et d’en sortir. Sa réouverture en 1854 l’a ramené dans le jeu migratoire. Des centaines de milliers de Japonais ont émigré en Amérique du Sud, aux États-Unis jusqu’à ce que la porte leur soit fermée en 1923, et plusieurs millions dans les colonies conquises par le Japon en Asie (Taiwan, Corée, Mandchourie). Parallèlement, des centaines de milliers de travailleurs coréens, devenus sujets d’empire, étaient recrutés par l’industrie nippone en quête de main-d’œuvre à très bon marché et se sont installés dans l’archipel.