Des votes xénophobes ?
Abstract
Depuis une quinzaine d’années se développent en
Europe des partis qualifiés de « xénophobes » ou « antiimmigrés
» [Lubbers, 2001 ; Fennema, 1997], tels le Front
national français, l’Union démocratique du Centre suisse,
le FPÖ autrichien, le Parti du Peuple danois, la formation de
feu Pim Fortuyn aux Pays-Bas, ou encore la Ligue du Nord
italienne et le Vlaams Blok flamand. Cette dynamique est
particulièrement marquée en France où, malgré l’éclatement
de son parti, Jean-Marie Le Pen devançait le candidat
socialiste au premier tour de l’élection présidentielle et se
qualifiait pour le second où il obtenait 5 millions et demi
de suffrages. Le « séisme » du 21 avril invite à s’intéresser à
la structure et la dynamique des opinions à l’égard des
minorités en France, notamment juives et arabo-musulmanes,
ainsi qu’à leur retentissement sur le vote. Le contexte
national, au terme d’une campagne électorale
dominée par la thématique sécuritaire, et le contexte international,
avec l’exacerbation du conflit israélo-palestinien
et l’extension d’un terrorisme islamique, apparaissent en
effet porteurs pour les thèmes xénophobes.[Premier paragraphe]