Crise de la puissance et désordre international
Abstract
On a probablement accordé trop de crédit à la puissance, tenant celle-ci pour indépendante des conjonctures, pour une évidence qui transcende l’histoire, qui s’impose dans tous les contextes. Le débat théorique a tourné, depuis la fin de la bipolarité et de la Guerre froide, autour des concepts de « superpuissance », « d’hyperpuissance », ou d’unipolarité. On n’a cependant pas été assez attentif à la crise qui frappait l’univers hobbésien et ses héritiers, Clausewitz, Weber, Carl Schmitt, Hans Morgenthau ou Kissinger : peut-être la puissance est-elle aujourd’hui attaquée dans son évidence même, partout où elle est utilisée comme principe d’action internationale, au-delà même des vicissitudes rencontrées par la première puissance mondiale elle-même. Dans le jeu post-bipolaire, la puissance devient peut-être impuissante…