L’impact de l’initiative chinoise « Belt and Road » en Asie centrale : le bel avenir de la géoéconomie
Abstract
L’« Initiative Belt and Road » (IBR), nommée dans un premier temps « One Belt One Road »
(OBOR), est un projet de nature hybride, qui se situe entre la géoéconomie et la géopolitique.
Elle est un moyen pour Pékin de sécuriser ses approvisionnements, de créer des marchés
pour ses surproductions et de stabiliser le Xinjiang. En permettant à la Chine d’exporter des
capitaux, mais aussi sa vision des liens entre l’économie et la politique, elle est également
l’expression d’une ambition de puissance globale.
L’impact de ce projet sur les pays d’Asie centrale est complexe. Il dépend de la taille,
de la structure économique, politique, sociale du pays d’accueil, et surtout de sa capacité
à absorber un flux de capitaux qui est une chance mais aussi un choc… L’Asie centrale est
pour Pékin une zone potentielle d’approvisionnement énergétique et alimentaire ainsi qu’une
aire de transit. C’est aussi un espace géopolitique où Russes, Chinois et Américains sont au
contact. Hinterland partagé de la Chine et de la Russie, elle est aux yeux des Américains
ce que Zbigniew Brzezinski décrivait comme une région pivot. Cette situation conduit les
gouvernements des pays centrasiatiques à mener une diplomatie multivectorielle prudente,
seule à même de leur garantir une souveraineté fraîchement acquise, en vertu du vieux principe
qui veut que pour une puissance secondaire, être souverain, c’est ne pas dépendre d’un seul.
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