Le ramadan comme négociation entre le public et le privé : le cas de la République islamique d’Iran
Abstract
En décembre 1999, à Téhéran, j’ai été frappée par un fait, dans le courant du mois de ramadan. Le jeune Pouyan, âgé de quinze ans, a exigé, de retour de l’école, que sa famille tout entière se lève avant l’aube le lendemain matin, jour de la célébration de la blessure causant la mort de l’imam Ali, afin de pouvoir respecter le jeûne, et ce bien que son petit frère de treize ans et sa mère malade soient exemptés de cette obligation religieuse selon les principes islamiques eux-mêmes. Ses parents et même sa grande sœur, quelque peu « branchée », se sont finalement exécutés devant cet accès de foi juvénile, manifestement inspiré par la ferveur du prêche du jour à l’école et par l’émulation des camarades de classe...