L’irrésistible dérive présidentialiste et autoritaire en Turquie
Abstract
Le 4 mai 2016, après plusieurs semaines de tension dissimulée, Ahmet Davutoglu et Recep Tayyip Erdogan ont clarifié leurs relations et leur engagement au sommet de l’État. Le congrès extraordinaire du 22 mai officialisera le départ de Davutoglu qui cessera donc d’être premier ministre. Ce limogeage en forme de destitution est la confirmation du déclin du système politique parlementaire au profit d’un présidentialisme conforme aux ambitions d’Erdogan. Un déclin confirmé par la décision de priver de leur immunité parlementaire 148 députés, dont la quasi-totalité des élus du Parti démocratique des peuples (HDP), pro-kurde.