Justiciers hors-la-loi
Abstract
Les articles qui composent ce numéro de Politix visent à identifier les apports possibles du concept de vigilantisme à l’analyse de la participation citoyenne à des missions de police. Forgé aux États-Unis dans la première moitié du XIXe siècle, ce terme recouvre une gamme d’actions collectives, souvent violentes et généralement illégales, dont la vocation proclamée est de maintenir l’ordre et/ou d’exercer la justice, au nom de normes juridiques ou morales. Depuis leur apparition, les vigilantes suscitent la controverse dans l’ensemble des pays où le terme est employé (au-delà des États-Unis, c’est notamment le cas en Afrique du Sud et au Nigeria) : est-il légitime pour des citoyens de s’investir dans la lutte contre la délinquance et de rendre la justice ? Quels moyens de coercition sont-ils en droit d’employer ? Sous quelles conditions les vigilantes émergent-ils dans le débat public comme des auxiliaires de sécurité ou au contraire comme des justiciers amateurs, autoproclamés, prêts à violer la loi pour capturer leurs proies ?