Les universités en fusion
Abstract
En moins de quinze ans, 39 établissements se sont engagées dans des fusions qui ont abouti à
la création de douze nouvelles universités. Cette vague de regroupements entre institutions
d’enseignement supérieur n’est pas propre à la France et a été observé dans de nombreux
autres pays, mais aussi dans d’autres secteurs ayant des missions publiques, comme les
hôpitaux par exemple (Kitchener et Gask, 2003). Elle est fréquemment interprétée comme une
conséquence des réformes liées au nouveau management public (NPM) et à la volonté de
contrer les effets d’éparpillement et de spécialisation que la promotion d’organisations
centrées sur un objectif très précis dans un premier temps du NPM avait favorisés
(Christensen et Laegreid, 2011). Si la montée en puissance de cette doctrine dans la France
des années 2000 (Jeannot et Bezes, 2016), et en particulier dans le secteur de l’enseignement
supérieur et de la recherche, n’est pas totalement sans lien avec cette vague de fusions, ces
dernières se distinguent cependant de celles menées dans d’autres pays ou d’autres secteurs
par plusieurs traits que je rappellerai dans un premier point. Puis présenterai les trois points
saillants que les recherches présentées dans cet ouvrage permettent de mettre en lumière quant
aux modalités de mise en oeuvre et aux effets de ces fusions. [premier paragraphe]