La "drôle de crise" de la CFE-CGC
Abstract
Retraçant les évolutions de la CFE-CGC depuis une quinzaine d’années et fondé sur une enquête articulant données quantitatives sur les participants au congrès de 2010 de la confédération, observations dans diverses structures et entretiens auprès de militants, l’article interroge les raisons des hésitations stratégiques répétées des dirigeants de cette organisation pour faire face aux problèmes qu’elle rencontre. Cette « drôle de crise » reflète une difficulté croissante à structurer une représentation homogène d’un groupe social, les cadres et encadrants, par nature hétérogène. L’article montre comment les transformations sociodémographiques de l’encadrement, qui ne se réduisent pas à une banalisation du groupe cadres, exercent des effets contrastés sur les structures organisationnelles et induisent des perceptions contradictoires des évolutions du contexte, dont l’acuité problématique pour la CFE-CGC se renforce avec la mise en œuvre progressive de la loi d’août 2008 sur la représentativité syndicale. L’incapacité à dépasser ces clivages internes s’expliquerait par le maintien d’un syndicalisme particulièrement centré sur la section d’entreprise, confinant à un corporatisme d’entreprise dans les bastions syndicaux, et alimentant une forme de pléistocratie interne qui limite la portée du rôle des structures confédérales et interprofessionnelles.
Domains
Sociology
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