Penser la survie des juifs sans jamais oublier les morts
Abstract
Entretien avec Jacques Sémelin. Propos recueillis par Nathalie Peeters -- Jacques Semelin, vous travaillez depuis de nombreuses années sur la question des violences et crimes de masse. Votre dernier livre, La Survie des Juifs en France, 1940-1944, version actualisée de Persécutions et entraides dans la France occupée et préfacée par Serge Klarsfeld, est l’aboutissement de recherches approfondies sur les raisons pour lesquelles 75 % des Juifs en France ont échappé à la mort durant l’Occupation nazie.
Vous vous êtes interrogé sur ce que Maxime Steinberg, historien belge a nommé « le paradoxe français ». Le fait qu’en France, en dépit de la collaboration d’État menée par le régime de Vichy, « seuls » 25 % des Juifs ont été déportés entre 1942 et 1944, alors que le taux est de 48 % en Belgique. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?