Décentralisation
Résumé
1ères lignes : La décentralisation s’est affirmée au cours des trente dernières années comme un mouvement majeur de transformation des appareils étatiques et de l’action publique dans un environnement marqué par le déclin du keynésianisme, le renforcement du marché, l’effondrement de régimes autoritaires et par des transitions démocratiques. Elle a été entreprise au nom de mots d’ordre consensuels et vertueux : démocratisation, alignement de l’offre de services publics sur la variation locale des préférences des électeurs ou des problèmes à résoudre, accroissement de la participation et du contrôle des gouvernés sur les gouvernants, amélioration de l’efficacité ou de l’efficience, etc. Derrière l’apparente unité d’un processus se cache cependant une grande diversité d’expériences et une pluralité de rationalités (économiques, budgétaires, managériales, politiques). Les rationalités politiques prévalent toutefois en dernier ressort. Mises en œuvre dans des contextes nationaux variés, les politiques de décentralisation revêtent une multitude de dimensions d’importance inégale (transferts de compétences juridiques, de ressources financières ou fiscales, de capacités organisationnelles, etc.), sont accompagnées ou non de réformes constitutionnelles et électorales, et forment donc une catégorie très composite.