La tentation du repli ? les effets de la crise sanitaire sur les attitudes individuelles vis-à-vis de l'ouverture internationale
Abstract
Les vagues 11 et 11bis du Baromètre de la confiance politique (BCP) illustrent un mouvement de
repli national au sein de l’opinion à l’égard de l’ouverture de la France sur le monde. Entre février et
avril 2020, le pourcentage d’enquêtés estimant que la France doit avant tout se protéger davantage
du monde aujourd’hui est passé de 54% à 64%. À partir des données « panélisées » du baromètre,
cette note tente d’éclairer les mécanismes de ce changement d’attitude au niveau individuel. Nos
résultats suggèrent que ce basculement concerne avant tout l’évaluation de la situation générale du
pays plus que l’impact de l’épidémie sur les finances personnelles ou le risque de perdre son emploi.
Ce mouvement de fermeture est nourri par la colère plus que par la peur, et traduit, pour partie au
moins, le mécontentement vis-à-vis de la gestion de la crise par le gouvernement. Il semble toucher,
enfin, un segment spécifique d’électeurs « ouverts » mais dont les préférences cosmopolites
demeurent moins fortement structurées au niveau attitudinal, s’agissant notamment des questions
migratoires ou de l’appartenance à l’Union européenne. [Premier paragraphe]