H. De-peyerimhoff-de-fontenelle, Souvenirs (1871-1953), Montpellier, s. d, p.39

C. Grémion, . Ph, and . Levillain, Les lieutenants de Dieu : les évêques de France et la République, p.341, 1985.

, Nos réserves sont également liées au relatif flou qui entoure le rapport des libéraux avec l'État et l'Église. Le gallicanisme très affirmé de nos conseillers d'État ne s'intègre pas tout à fait dans ces catégories. Nous n'avons pas pu, faute de temps, développer cette idée dans cet article, mais une littérature importante permet de se donner une idée de cette notion d'histoire religieuse : voir G. Weil, Histoire du catholicisme libéral en France, Le comte Mathéus n'est pas compris dans nos catholiques de gouvernement, mais sa correspondance exceptionnellement fournie par son petit-fils M. Frédéric Mathéus mérite d'être citée : « Je t'en supplie, communie toutes les fois que tu le pourras. Ne sois pas scrupuleux. Tu n'as certainement pas besoin de te confesser, pp.1828-1908, 1909.

J. Gadille, J. Mayeur, . Les, and F. Catholiques-en, analogue à un corps de prêtres ; il cite ainsi un répertoire de termes juridiques du xii e siècle : « Il y a des choses saintes qui sont humaines, et telles sont les lois ; et il y a d'autres choses saintes qui sont divines, et telles sont celles qui relèvent de l'Église. Et parmi les prêtres, certains sont des prêtres divins, comme les presbyteri, d'autres sont des prêtres humains, comme les magistrats, qui sont appelés prêtres parce qu'ils dispensent des choses saintes, c'est-à-dire les lois 65 . » Le droit a donc quelque chose de vraiment saint, en vertu de son rapport avec l'ordre, qui est toujours, selon la doctrine catholique réaffirmée à la fin du siècle par Léon XIII, d'institution divine. Il serait comme un lien entre l'identité bourgeoise et la religion catholique, il explique la persévérance des catholiques au sein de l'État républicain et leur indispensable adhésion au monde tel qu'il est. Pour résumer et justifier notre proposition méthodologique, nous voudrions reprendre les termes de l'étude fondatrice d'Edmond Goblot 66 , qui consiste à présenter la religion comme barrière et comme niveau. Goblot explique la confusion troublante entre la discrétion et le désir de se distinguer : « Toute démarcation sociale est à la fois barrière et niveau. Il faut que la frontière soit un escarpement, mais qu'au-dessus de l'escarpement, il y ait un plateau 67 . » Nous avons déjà les termes pour transposer la religion dans ce schéma : la démarcation serait une religion excellente moralement et sans superstition populaire, tandis que le plateau serait la sobriété des pratiques, continuité et diversité d'une tradition, p.4

, Il ne s'agit nullement d'écraser les individus sous un déterminisme social étouffant, mais de supposer que l'appartenance à un milieu informe des façons de penser et d'agir. Ces propos ne sont pas sans importance : toutes les valeurs que nous avons évoquées, nous les retrouvons traduites en questions juridiques dans les débats des assemblées générales. On a, par exemple, pu y lire un gallicanisme administratif qui est décrit par Bruno Neveu comme le privilège d'une bourgeoisie catholique « profondément sincère et orthodoxe qui s'est réconciliée avec le siècle » 69 , et qui défend l'Église tout en la contrôlant, C'est pourquoi l'indicateur central du catholicisme bourgeois est à chercher non pas dans une pratique qui distinguerait le catholique fervent des autres, mais dans la famille et le milieu qui transmettent les valeurs que nous venons d'indiquer, pp.16-17

D. Le-livre and . Goblot, est réédité en 2009 par Bernard Lahire, qui y voit l'une des « oeuvres majeures qui ont exercé une influence souterraine sur la sociologie française de l'éducation et de la culture des années 1960 et 1970 » (E. Goblot, La barrière et le niveau : étude sociologique sur la bourgeoisie française moderne, 2010.

. Br and . Neveu, « Pour une histoire du gallicanisme administratif de l'an IX à nos jours », dans Administration et Église, du Concordat à la séparation de l'Église et de l'État