La consommation : un mode d'entrée en politique pour des femmes catholiques ?
Abstract
Entre le début du XXe siècle et la Première Guerre mondiale, des femmes catholiques françaises fondent et animent la Ligue Sociale d’Acheteurs, une association de consommateurs faisant la promotion de modes de consommation que l’on appellerait aujourd’hui « éthiques » ou « engagés ». Ils tiennent compte des conditions de production des objets qu’elles achètent. Ces femmes font des listes de couturières qui traitent correctement leurs ouvrières, s’engagent dans des campagnes réformatrices contre le travail du dimanche ou pour la réglementation du travail des couturières à domicile. Ce ne sont pas elles qui inventent l’utilisation de la consommation comme un outil d’action publique. Elles en héritent partiellement en France et s’inspirent aussi de l’étranger. Dès lors, on peut s’interroger sur la spécificité, non seulement nationale mais aussi religieuse et politique, d’une telle organisation. Quelle est la spécificité de la Ligue sociale d’acheteurs par rapport à d’autres associations, notamment catholiques, qui utilisent la consommation comme un outil d’action sociale au même moment ? Quelle sont en particulier les spécificités politiques et les particularités en matière de rapports de genre ?