Les Politiques de santé publique
Résumé
Quand l’on évoque le périmètre des politiques de santé, il est convenu de constater que ce sont le traitement curatif des pathologies et les institutions sanitaires qui se sont octroyés « la part du lion » en France. Protection des forces productives et combattantes et maintien de la cohésion sociale – le projet démocratique d’égalisation des conditions sociales étant au cœur de la formation des États providence (Ewald, 1986) – se sont en effet réalisés, au sortir de la deuxième guerre mondiale, principalement par le développement de la médecine curative, de la réduction des inégalités d’accès aux soins et par l’extension de la couverture solidaire de la population contre le risque maladie. Au point que l’on ait longtemps subsumé, improprement, par l’expression « politiques de santé » des actions visant plus volontiers la maladie et son traitement. Prenant acte de ces évolutions sélectives, la sociologie et la science politique se sont saisies de l’objet « politique de santé » pour analyser en priorité les transformations de ces politiques de la maladie et de la protection maladie, qu’il s’agisse de comprendre les dynamiques de leur développement dans le cadre de politiques économiques keynésiennes ou des formes récentes de leur contrôle et de leur régulation (Hassenteufel, 2007). [Premières lignes]