Brève de recherches
Résumé
Le fonds Daniel Mayer aux Archives d’histoire contemporaine du Centre d’histoire de Sciences Po permet de saisir le parcours d’un homme politique dont la carrière fut marquée par un engagement fort et constant pour un certain nombre de causes. À travers le parcours de celui qui s’engagea très tôt en faveur de Sacco et Vanzetti et qui milita plus tard contre son propre parti pour mettre un terme au conflit algérien, c’est une fidélité à des idées qui transparaît dans ses archives. Lutte contre l’antisémitisme, militantisme à la Ligue des Droits de l’Homme, et fidélité à l’Etat d’Israël sont autant de facettes d’un même personnage. Pour l’historien qui se plonge dans les archives concernant la question du Proche-Orient, il est frappant de voir la constance des positions et l’intransigeance sur les valeurs portées par Daniel Mayer. Homme de convictions et d’action, il n’hésite pas à s’opposer au PSU qu’il a contribué à faire naître en rendant sa carte en 1967 à cause de la position du parti sur le conflit israélo-arabe. Très préoccupé par cette question, il compile ainsi notes et documents émanant d’instituts de sondage ou d’interviews données à la presse relatifs au conflit. En témoigne un sondage IFOP de juin 1971 réalisé auprès d’étudiants français montrant qu’Israël conserve encore un assez fort capital de sympathie parmi cette population. L’étude de ce fonds m’a apporté une autre vision de mon sujet de recherche et m’a obligé à ne jamais négliger les positions opposées à celles des acteurs que j’étudie. Sa volonté de voir advenir la paix au Proche-Orient se traduit donc dans son engagement politique mais aussi dans son engagement associatif. A la tête de la LDH et de la FIDH, il envoie des observateurs au Proche-Orient afin de constater les atteintes aux droits de l’homme, notamment lors des massacres de Sabra et Chatila en 1982. Homme de plusieurs fidélités, Daniel Mayer a su tout au long de sa carrière mêler éthique de conviction et éthique de responsabilité.