Les droites radicales populistes constituent-elles une alternative en Europe ?
Résumé
1ères lignes : Les droites populistes ont le vent en poupe, comme en témoignent la victoire du Brexit lors du référendum du 23 juin 2016, l’élection de Donald Trump le 8 novembre 2016, ou le score exceptionnel de Marine Le Pen au second tour du scrutin présidentiel français (33,90 % des suffrages exprimés). Faut-il pour autant y voir les signes avant-coureurs d’une hégémonie idéologique et politique ? Rien n’est moins sûr.Il est déjà difficile de définir ces droites, tant elles sont hétérogènes. Si l’on s’en tient à l’Europe occidentale, y voisinent des partis issus de l’extrême droite comme le Front national français (FN), des droites parlementaires qui se sont radicalisées comme le Parti de la liberté autrichien (FPÖ) ou l’Union démocratique du centre (UDC) suisse, des partis séparatistes comme le Vlaams Belang (« Intérêt flamand ») ou la Ligue du Nord italienne, des formations antiétatistes plus anciennes comme le Parti du peuple danois (ex-Parti du progrès) et le Parti du progrès norvégien (FrP), converties sur le tard aux thématiques anti-immigrés, sans compter les nouveaux venus comme le Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders aux Pays-Bas, les Démocrates suédois (SD), le Parti finlandais (ex-Vrais finlandais), le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) ou l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).À la différence de partis comme le Parti national-démocrate allemand (NPD), Fiamma tricolore en Italie, Aube dorée en Grèce ou le Jobbik hongrois, ces droites « radicales populistes » rejettent l’héritage du nazisme et du fascisme et jouent le jeu démocratique…