Mutations des âges de la vie et mutations du contrat de solidarité entre les générations
Résumé
1ères lignes : Le système de protection sociale français repose sur un principe de contributivité qui le fait intervenir en aval, pour protéger ceux qui ont cotisé, et s’avère en difficulté pour apporter les soutiens nécessaires à ceux qui ne sont pas encore en emploi (comme les jeunes) ou bien ceux qui le sont de façon précaire. Or l’entrée dans l’âge adulte s’est fortement complexifiée, nécessitant un accompagnement renouvelé des jeunes dans leur entrée dans l’âge adulte et leur accès à l’autonomie de la part de l’État. Il en va de l’intérêt de tous, y compris des jeunes retraités actuels. En effet, l’investissement dans les enfants et les jeunes d’aujourd’hui garantira à terme la possibilité de continuer à financer retraites, dépenses de santé et de prise en charge de la dépendance au moment où les besoins se feront le plus sentir (quand les jeunes papy-boomers actuels auront plus de 80 ans et qu’ils seront très nombreux à nécessiter des soins de longue durée).
Investir collectivement dans la jeunesse alors même que la France vieillit n’est pas une contradiction, mais bien plutôt la meilleure façon de s’assurer la possibilité de faire face collectivement au vieillissement de la population. Il s’agit donc de repenser notre contrat de solidarité entre les générations, plutôt que de chercher à opposer les générations les unes aux autres. Cet investissement s’inscrit dans une perspective dynamique du cours de vie, et dont l’objectif n’est pas de le segmenter à nouveaux frais. Pour ce faire, deux modes d’action publique sont envisageables…